Invité de Good Morning Business, le président du CNPA Francis Bartholomé est revenu sur la situation compliquée de la filière aval dans l’automobile, en particulier dans les concessions.
De l’amont à l’aval, c’est toute la filière automobile qui souffre actuellement. Le secteur traverse en effet une période complexe pour de multiples raisons, fragilisé par la pandémie mondiale, puis par la pénurie des composants électroniques, le tout dans un contexte d’électrification rapide en Europe.
En 2021, les ventes de voitures neuves en France devraient encore s’afficher en baisse entre -25% et -30% par rapport à 2019. En Europe, le marché affichait un léger recul sur les 11 premiers mois de l’année par rapport à 2020.
Des usines qui peinent à se fournir et, en bout de chaînes, ce sont les services à l’automobile et notamment les revendeurs qui sont touchés. Avec des délais de livraison toujours plus longs, les ventes de voitures neuves baissent. Tout comme le salaire mensuel des vendeurs, qui ne touchent leurs primes qu’à la livraison d’une voiture neuve pour une partie d’entre eux.
« Vous avez deux catégories: des concessions automobiles qui payent leurs commerciaux sur le bon de commande, pour ceux-là pas trop de problème (…), il y a simplement un problème pour l’entreprise ; de l’autre côté, cela représente environ la moitié (des personnes concernées), il y a des gens qui ne sont payés que sur la livraison », a expliqué ce mardi 21 décembre Francis Bartholomé, président du CNPA (Conseil national des professionnels de l’automobile.
« Faut compenser, on ne peut pas laisser des gens sans salaire, on approche de Noël et on voit bien que beaucoup de concessionnaires ont fait ce qu’il fallait pour que les collaborateurs ne soient pas trop pénalisés », a-t-il poursuivi. Dans ce contexte difficile, une part importante des concessions envisageraient des suppressions de poste.
« On a 60% des concessionnaires automobiles qui envisagent des réductions d’emplois à partir du 1er trimestre », a indiqué Francis Bartholomé.
Face à cette situation, le représentant de la filière a demandé au gouvernement une meilleure prise en charge du chômage partiel, au niveau du premier confinement, lorsque le taux était de 84%.
« J’attends la réponse: je répète sans arrêt, je voudrais que la filière aval soit traitée de la même façon que nos amis de l’industrie », a mis en avant Francis Bartholomé, rappelant que cette filière aval représente environ 500.000 salariés.
