Le groupe Volkswagen en quête de 1 000 talents

20 septembre 2022 0 Commentaires

Afin de garnir les effectifs des services après-vente de ses réseaux, le groupe Volkswagen a lancé une campagne de recrutement en collaboration avec l’agence DDB Paris. Décalée et humoristique, celle-ci s’articule autour de plusieurs vidéos détournant les codes des films publicitaires.

Depuis avril 2022, le groupe Volkswagen a déjà embauché 350 personnes pour étoffer l’après-vente de ses réseaux.

« Être mécanicien ça ne s’improvise pas » Voici le slogan du deuxième volet de la campagne de recrutement du service après-vente des réseaux du groupe Volkswagen. Selon une récente étude de Gipa pour le compte d’Equip Auto, la principale préoccupation des réparateurs français demeure le recrutement. Un enjeu bien intégré par le constructeur qui doit faire face à cette problématique.

« Nous avons soulevé le problème du manque de personnel pour l’entretien dans nos concessions et essentiellement dans l’après-vente. Après avoir réalisé une enquête sur l’ensemble du réseau, nous en avons déduit que nous devions recruter 1 000 personnes pour répondre aux besoins », explique Mélanie Fralin, chef de département formation réseaux et directrice réseaux et stratégie du groupe Volkswagen.

En réponse à ce manque, le constructeur a lancé cette campagne de recrutement en avril 2o22. Depuis, environ 350 nouveaux collaborateurs ont déjà rejoint le groupe.

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Pour le second souffle de la campagne et remplir l’objectif des « 1 000 talents » qui concerne les mécaniciens et techniciens, les conseillers techniques, les conseillers client, les carrossiers-peintres et autres électroniciens batterie, le constructeur s’est appuyé sur la patte décalée de l’agence de communication DDB Paris.

Résultat ? La version longue d’une vidéo déclinée en une série de cinq formats courts qui viennent détourner les codes des films publicitaires classiques de l’entretien automobile. Ces vidéos mettent en scène des acteurs effectuant la révision de différents véhicules. Connaissant parfaitement leur texte, ces derniers sont trahis par leurs gestes maladroits exprimant leurs véritables méconnaissances en mécanique.

« Nous voulons montrer que le métier de mécanicien n’est pas dévalorisant, il ne s’improvise pas, c’est une vraie technicité, il y a une réelle évolution de la profession et des véhicules. Il mérite que l’on s’y attarde et doit revenir dans la liste des envies des jeunes qui cherchent à s’orienter », déclare Mélanie Fralin.

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Ce message véhiculé par la campagne est le fruit de la réflexion entre le constructeur et DDB comme l’explique Olivier Massanella, directeur business chez DDB. « Nous nous sommes penchés sur les différentes campagnes de recrutements et les acteurs font souvent la même chose, ils parlent souvent beaucoup d’eux et nous avons eu cette envie de créer un pas de côté pour émerger et susciter la curiosité des candidats. Le but était surtout de mettre à l’honneur cette profession souvent décriée, comme beaucoup de métiers manuels d’ailleurs qui ne sont pas vus comme « nobles ». L’intérêt était de prouver le contraire en raillant ceux qui montrent une méconnaissance du métier, mais également de certaines publicités d’entretiens automobiles. On ne s’improvise pas mécano, c’est un vrai métier.« 

« Les salariés qui seront dans les ateliers demain écoutent du rap aujourd’hui »

Ces formats vidéos orchestrés par différents acteurs ne sont pas l’unique fer de lance de la campagne. En effet, ils s’accompagnent d’une déclinaison pour les réseaux sociaux présentant d’autres personnes aux talents d’improvisation : les rappeurs. Ce courant musical extrêmement populaire en France et apprécié par les 18-25 ans, est souvent friand de références automobiles. Ici, les artistes ne se montrent pas comme des spécialistes du sujet avec des freestyles remplis d’informations erronées sur la mécanique.

« Cette partie rap sera diffusée sur TikTok et Snapchat pour toucher les plus jeunes en quête d’orientation. Le rap est un mouvement populaire très prisé par la jeunesse et le secteur de l’automobile. Deux milieux extrêmement affinitaires« , détaille Olivier Massanella.

Et Mélanie Fralin d’ajouter : « les salariés qui seront dans les ateliers demain écoutent du rap aujourd’hui et ils se rendent aussi sur TikTok et Snapchat. Nous avons d’ailleurs pu constater des retours très positifs dans les commentaires des publications.« 

Cette campagne de chasse aux candidats pour les réseaux des marques du groupe Volkswagen sera disponible en digital (Social, Catch Up et Replay) à partir de début septembre et jusqu’à fin novembre. Une seconde est déjà en préparation.

Les jeunes préfèrent faire de la programmation de jeux vidéo que de réparer des voituresOlivier Massanella, directeur business chez DDB

« J’ai pu faire le constat en réalisant quelques recherches sur le secteur qu’il y avait une réelle désaffection des jeunes pour les métiers de l’automobile en général et en particulier dans la réparation. Un phénomène dû aux problèmes d’environnement et aux questionnements sur l’avenir des métiers automobiles. Un fait légitime avec l’électrique qui risque d’avoir un fort impact sur l’après-ventes. Les jeunes préfèrent faire de la programmation de jeux vidéo que de réparer des voitures », constate Mélanie Fralin, également à la charge de Volkswagen Group Academy, qui propose des formations de vendeur, de conseiller client après-vente ainsi que de conseiller technique expert.

Celle-ci complète enfin : « les étudiants se demandent quel sera leur avenir lorsqu’il n’y aura plus de moteurs thermiques. Ce qu’ils apprennent dans les bacs pros mécanique, c’est justement à réparer ce genre de moteurs. La mobilité future leur fait forcément peur et ils se disent que ce n’est plus un métier d’avenir.« 

Source : Journal de l’automobiL

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